La Gender History a eu tendance à observer principalement le genre du côté et du point de vue féminin. En France et en dehors de quelques tentatives de synthèse s’appuyant sur des sources de seconde main, seuls les historien-ne-s de la guerre et de l’institution militaire ont tenté de lier caserne, front et virilité. Il s’agit donc d’un champ de recherche quasi vierge, y compris aux Etats-Unis, et pour lequel il convient de fédérer les équipes et les disciplines - littérature, histoire et sociologie au premier chef. Par ailleurs, il faut nouer des contacts internationaux, en particulier avec les historiens britanniques, pionniers en la matière ou les sociologues anglo-saxons tels Robert W. Connell. Le rôle de l’école dans l’apprentissage de la masculinité, l’étude des organisations homosexuées - scouts, colonies de vacances, patronages - permettraient tout d’abord de regarder sous un autre angle des institutions en apparence connues. Une recherche sur les habitus professionnels masculins, avec leur langage, leurs rites d’initiation, leurs codes, semble également indispensable, car la plupart des métiers étant fortement sexués, ils apparaissent décisifs dans la socialisation des jeunes et constituent également de puissants barrages à l’ouverture aux femmes de tous les métiers. L’étude de la mise en scène du corps masculin dans l’espace pourrait également constituer un axe de réflexion. Le corps, en effet, participe à la construction de la masculinité en ce sens qu’il est discipliné et préparé au face-à-face avec le corps féminin. L’histoire religieuse, par delà le dimorphisme des pratiques désormais bien étudié, est matière à des travaux novateurs. Aucune étude n’a ainsi jamais été entreprise sur l’identité sexuée du prêtre. Un état des lieux devrait être organisé par un colloque international en 2007, préparé par un séminaire.