L’approche par le « genre » s’est révélée particulièrement stimulante dans le domaine de l’histoire de l’art, sous l’impulsion des travaux initiés dans les années 70 par Linda Nochlin et Griselda Pollock, permettant à la fois d’aborder de manière positive des corpus d’œuvres peu ou jamais traités et de remettre en cause les critères d’évaluation qui avaient conduit à l’oubli ou à l’occultation de ces productions. Si l’on peut désormais affirmer qu’il existe une histoire de l’art « féministe » au XXe siècle, dont expositions, colloques et revues reflètent le dynamisme, on peut se demander quel a été, au XIXe siècle, le rôle des femmes dans l’appréciation des œuvres d’art. Jusqu’à présent, la question de l’existence d’une critique d’art féminine au XIXe siècle a été peu posée. Or, en ce siècle où la femme était le sujet privilégié des artistes, le discours féminin sur l’art pourrait s’avérer un objet d’analyse tout à fait révélateur. Minoritaire et marginale par rapport à l’ensemble de la production critique du XIXe siècle, la critique d’art des femmes invite à s’interroger sur la possibilité d’une spécificité de la perception féminine de l’art, historiquement et sociologiquement déterminée. La période envisagée sera, dans un premier temps, celle du Second Empire : la recherche s’accompagnera d’une mise au point théorique et historique sur la question de la critique d’art pratiquée par les femmes et pourra, dans un second temps, se développer au-delà de la période d’abord envisagée. Objectifs :
 identification des auteures ; constitution d’un corpus de textes significatifs ; essai de typologie et classement générique ;
 analyse des contenus ; réévaluation de la place des femmes dans la culture du XIXe siècle ;
 valorisation des premiers résultats de la recherche sous la forme d’une base de données et d’une anthologie.