Depuis quelques années, les études conduites sur la presse par le centre d’études romantiques et dix-neuviémistes de Montpellier et l’UMR-Lire de Lyon ont montré que le journal modifie l’ensemble des activités et des représentations du monde, projetées dans une culture, voire dans une “ civilisation ” de la périodicité et du flux médiatique. L’étude des multiples appropriations par les hommes et les femmes de la culture médiatique émergente au XIXe siècle, l’utilisation qu’ils font de ces supports dans leur appréhension d’un monde fondé sur la différence des sexes sont à appréhender de façon globale, à travers les axes suivants :
 L’établissement d’un répertoire des journaux, revues, magazines (presse féminine et masculine) qui « programment » explicitement ou implicitement leur lectorat par genre , permettant l’étude des stratégies et idéologies qui s’attachent à cette programmation du lectorat.
 une réflexion sur la lecture concrète du journal et à effets. Faut-il croire que les usages des lecteurs/lectrices répondent catégoriquement à la programmation des rédactions ? Les travaux d’Anne-Marie Thiesse notamment ont déjà semblé fortement remettre en cause l’hypothèse d’un cloisonnement net entre les lectures.
 l’analyse plus classique, mais demandant une approche globale, de la représentation de la différence des sexes dans la presse, et des débats périodiques sur la répartition des rôles et des sexes.
 l’élaboration d’une sociologie précise de la profession journalistique permettant d’évaluer la répartition hommes/femmes dans les rédactions et les fonctions plutôt réservées aux femmes.
 un intérêt particulier porté aux écritures inventées par les femmes journalistes : postures militantes dans les journaux féministes (Eugénie Niboyet, Hortense Allart). Objectifs Constitution d’un répertoire, numérisation de corpus, rencontres de chercheurs Collaborateurs envisagés
 Guillaume Pinson, post-doc québécois (université Mac Gill) au Centre d’études romantiques de l’université de Montpellier III (années 2005-2006 et 2006-2007) en charge de la construction d’un site internet sur la presse au XIXe siècle (ressources bibliographiques, dictionnaires des journalistes, informations sur colloques et programme) et spécialiste de la mondanité dans la presse fin-de-siècle. Directeur de thèse : Marc Angenot. En charge de la réflexion sur les sociabilités journalistiques pour La Civilisation du journal.
 Judith Lyon-Caen, docteure en histoire, spécialiste du roman-feuilleton sous la monarchie de juillet, et en charge de la réflexion sur la lecture du journal pour La Civilisation du journal.
 Rosemonde Sanson, maître de conférences à l’université de Paris I, spécialiste de la presse féminine au XIXe siècle.
 Arina Marakova, doctorante (sous la direction de Dominique Kalifa), spécialiste du carnet et des petites annonces au XIXe siècle.
 Jann Matlock, spécialiste de l’illustration, de la presse monarchie de juillet dans la perspective gender.
 Martine Lavaud, maître de conférences à l’université de Nîmes, Spécialiste de Gautier. Au sein de LIRE, Olivier Bara, Claire Barel-Moisan, Christine Planté.