Si, depuis un vingtaine d’années, un certain nombre de travaux ont été consacrés à la littérature de voyage, très peu prennent en compte le rôle des femmes. Celle-ci accomplissent au XIXe siècle, une double transgression, du moins si elles voyagent seules et si elles écrivent sous leur propre nom. Le regard féminin est-il le même que celui des voyageurs masculins, en particulier sur l’altérité féminine ? n’y a-t-il pas, dans certains cas, une spécificité due à la codification des rôles sociaux (seule une femme, à l’exception du maître de maison, peut avoir accès aux harems, dans les pays orientaux) ? Pourtant, cette spécificité du regard n’empêche pas, parfois, l’expression d’un universalisme qui transcende les clivages sexuels, - à moins qu’au contraire, telle voyageuse, malgré son féminisme avoué, ne se glisse dans le moule d’un discours masculin pour mieux répondre aux attentes d’un public avide d’exotisme (Les Mystères du harem dévoilés d’Olympe Audouard). Objectifs Un colloque franco-allemand au printemps 2007, permettant dans un cadre européen l’examen de regards croisés sur un même objet. Contact a été pris avec Frank Estelmann, assistant du professeur Friedriech Wolfzettel (Université de Francfort-sur-le-Main) auteur de plusieurs livres imporants sur le récit de voyage dans la littérature française et d’articles sur des voyageuses du XIXe siècle. Une recherche sur les voyageuses intégrant aussi des chercheurs anglais et italiens pour constituer une bibliographie et une base de données, avec extraits de récits de voyage parus dans des revues, corpus extrêmement riche qui commence seulement à être étudié dans le cadre d’une histoire de la presse au XIX siècle. Un tel projet permettrait à la fois de renforcer des collaborations européennes et de croiser des domaines d’étude déjà solidement établis au sein de l’UMR LIRE.