Pendant l’Ancien Régime, Lyon est au centre d’une vaste région de circulation d’hommes et de femmes comprenant aussi des espaces politiques étrangers et caractérisés par une dominante religieuse calviniste (Genève, le canton de St Gall, ainsi que les vallées vaudaises piémontaises, par exemple). La mobilité des personnes et leur circulation à l’intérieur de cet espace n’est pas sans avoir des conséquences culturelles, d’autant plus qu’elle s’accompagne souvent d’une “ migration religieuse ” parallèle. Ces phénomènes ont été partiellement étudiés en adoptant le point de vue des collectivités de départ ou d’arrivée des migrant-e-s ; par contre les dimensions individuelles de ces mobilités demeurent peu explorées, ainsi que le rôle différentiel joué par les hommes et les femmes dans la transmission des cultures d’origines et dans les ruptures dessinées par la migration et la conversion éventuelle. Pour atteindre ce niveau particulièrement subtil et fragile de cette histoire, il s’agit tout d’abord de recenser les personnes concernées et de suivre leurs parcours individuels à travers de multiples déplacements à partir des traces qu’elles ont pu laisser ; ensuite, de reconstituer un tableau d’ensemble de ces parcours, afin de dégager les caractéristiques principales des mobilités masculines et féminines, et les conséquences culturelles - au sens large - de celles-ci. Objectifs : Recensements et dépouillement d’archives, tant à Lyon que dans les espaces concernés par la mobilité (notamment Suisse et Piémont) et première synthèse des résultats et comparaison avec d’autres recherches en cours (France, Italie, Suisse), au moyen d’une/deux journées d’études (mi-parcours et fin) réunissant les chercheurs/euses travaillant sur ces thèmes.