Cluster 13

Projet Genre et culture

Les théories du « genre » à l’épreuve du texte : Frères et sœurs dans la littérature de Chateaubriand à Proust. LIRE SAINT-Étienne.

27 avril 2007
contact : Christine Planté

Il s’agit d’interroger la pertinence des problématiques de genre développées tant aux Etats-Unis qu’en France dans une analyse des représentations fournies par la littérature post-révolutionnaire (au sens large) de la relation entre frères et sœurs. On examinera la manière dont elle joue des analogies et des différences de deux personnages de même famille, mais de sexe différent, de deux personnages de même origine le genre intervenant comme l’un des principaux facteurs de la différence. Abel et Caïn le prouvent : la tradition littéraire pose la rivalité des « mâles », et le combat dans la « horde » pour reprendre le terme de Freud comme l’enjeu majeur de la relation familiale horizontale. De cette compétition, la sœur est d’emblée écartée. Dans le jeu qui dresse les frères, les dresse l’un contre l’autre, comment situer les sœurs ? Sont-elles réductibles aux typologies, aux approches qui rendent compte de la relation fraternelle ? L’enjeu de notre réflexion est moins d’ordre thématique que généalogique. Il s’agit de prendre en compte la différence générique (sa construction, ses représen¬tations, ses interprétations) pour explorer le rôle dévolu par la littérature aux frères et aux sœurs. Leurs destins sont-ils similaires ou contrastés ? À qui profite la relation fraternelle lorsqu’elle oppose les genres ? Selon quel point de vue est-elle décrite ? Dans la société de la France révolu¬tionnée, ces questions se posent avec une acuité particulière dans la recomposition de la société : si le mal-être du René de Chateaubriand a pu être interprété comme celui du noble d’Ancien Régime plongé brutalement dans la société issue de la Révolution, il faut s’interroger sur la manière dont le texte représente la sœur, Amélie, et le destin de deux personnages de même famille, mais de sexe différent. Les interventions interrogeront un corpus littéraire de Chateaubriand à Proust, en l’interrogeant au fil de ces questions. Objectif : un colloque international en 2008 à l’Université Jean Monnet (Saint-Etienne) qui devrait déboucher sur la publication d’un volume collectif.



Établissements rhônalpins engagés :
— Université Lumière Lyon 2 (établissement porteur), ENS-LSH (établissement d’hébergement)
— INSA, Université Claude Bernard Lyon 1, Université Jean Moulin Lyon 3, Université de Savoie (Chambéry), Université Stendhal Grenoble 3, Université Pierre-Mendès France Grenoble 2, Université Jean Monnet Saint-Étienne

Le CNRS participe à travers ses chercheurs à temps plein et son rôle d’opérateur national auprès des unités de recherche ou de service dont il partage la tutelle avec les établissements précités, y compris l’Institut des Sciences de l’Homme.

Dans la seule limite de ses moyens, le cluster a naturellement vocation à faire bon accueil à toute proposition en rapport avec ses thématiques lorsqu’elle émane de collectivités territoriales, d’associations, d’institutions ou d’entreprises rhônalpines.