Les historiens de Rome et les latinistes de Lyon 2 se rencontrent au sein d’un programme commun de recherches portant sur L’identité romaine, identité linguistique et culturelle, programme qui s’ouvre, compte tenu des forces disponibles, sur la question du rapport à l’hellénisme, mais qui concerne aussi d’autres formes de bilinguisme et d’acculturation, sur le sol italien (étrusco-latin, osco-latin entre autres) et dans l’ensemble du monde romain (langues celtique, grec et latin en Gaule, par exemple). C’est pourquoi les axes de recherche retenus par les latinistes (histoire de la langue et des textes latins) comme par les historiens (histoire, archéologie, économie, idéologie), traitent de problèmes identitaires, linguistiques et culturels, liés à l’extension de l’empire romain, et à l’évolution du concept de latinité aux époques tardive et médiévale.

Le présent projet, qui regroupe la majeure partie des enseignants-chercheurs de Rhône- Alpes travaillant sur le monde romain, se décline de trois manières qui, tissées ensemble, aboutissent à une conclusion que, pour des raisons méthodologiques, nous pouvons envisager comme ferme, malgré l’éloignement dans le temps des sociétés concernées et donc la faiblesse apparente de la masse documentaire.
 La première démarche est celle de la constitution d’une base documentaire qui, compte tenu des moyens dont nous disposons aujourd’hui, passera pour de nombreux points du projet par la numérisation (exemples : l’imagerie apulienne, les fouilles de la maison des Bucranes à Ostie, la recherche sur l’alimentation, la recherche sur la plèbe romaine, mais aussi la constitution d’une bibliographie à prétentions exhaustives sur le sujet général proposé, l’examen de certaines séries céramiques de Délos).
 La deuxième relèvera tout naturellement de ce que l’on pourrait appeler une édition critique et thématique des corpus concernés (exemple : les noms propres à Rome, les mots de l’alimentation, les mots de la culture plébéienne romaine, les noms de la médecine antique, les mots de la ville dans les deux langues, grecque et latine, les inscriptions de Carie, d’Ionie, de Pisidie).
 La troisième relève de la démarche historienne et vise à la définition d’une culture latine, culture des Romains qui se disaient les maîtres du monde, et de sa confrontation avec celle des Grecs qui affirmaient bien haut être culturellement le premier peuple de la terre. Quant à la toile de fond, elle est simple et se résume ainsi : de qui, nous les Européens du XXIe siècle, sommes-nous les héritiers ?