Cluster 13

Projet Editions critiques

Textes satiriques versifiés du XVIIIe siècle

2009
Proposition d’édition électronique et papier
contact : Christèle BAHIER-PORTE

1. Contexte scientifique et objectifs du projet

– Prospection systématique de tout support susceptible de contenir des textes satiriques : correspondances, mémoires, journaux, gazetins de police, etc. ; plus particulièrement les recueils manuscrits appelés « chansonniers », qui sont les supports spécifiques de cette littérature versifiée. Il en existe près de 400 (cf. en annexe, à titre d’exemple, la Bibliographie des chansonniers conservés à la réserve d es manuscrits de la BnF.). – Description et dépouillement de tous ces supports. – Saisie de tous les textes, avec relevé des variantes et localisation de toutes les occurrences

2. Description du projet, méthodologie

Le relevé systématique de cette littérature, par essence volatile et qu’on a pu croire insaisissable dans sa totalité, n’a jamais été fait. On n’en connaît que des anthologies, par définition incomplètes. C’est un véritable continent perdu qu’il s’agit d’explorer et de mettre en exploitation. Ce ne sera possible que par un travail d’équipe mobilisant de nombreux chercheurs et par un recours permanent aux ressources de l’informatique. Elle seule autorise la constitution d’un immense corpus et sa structuration en bases de données permettant une navigation aisée dans cette masse documentaire.

3. Résultats attendus

Rien moins qu’une autre manière d’approcher le XVIIIe siècle. Cette littérature constitue une forme d’exutoire, un retour du refoulé collectif, pourrait-on dire. La censure impose une vision convenue du monde, réduit à ses représentations officielles. Ici, en compensation, se disent les formes libérées du politique (opinion publique s’exprimant hors censure), du sexuel (crudité du langage, recours fréquent au pornographique), de l’expression artistique (usage constant de la parodie, détournement des formes musicales traditionnelles). On comprend l’acharnement de la police à pourchasser et réprimer sévèrement ces débordements incontrôlés dont on mesure bien les potentialités révolutionnaires. Si le projet vient à son terme, il n’est pas prétentieux de dire que la consultation de ce corpus deviendra un passage obligé pour tout chercheur en quête du « vrai » dix-huitième siècle. Il y trouvera une autre voix que celle qu’imposent les documents officiels, voix tendancieuse certes, vivement polémique, mais qui forme un contrepoids aux tendances lourdes des documents d’archives généralement conservés. Plus spécifiquement, le futur corpus intéressera les spécialistes dans le domaine de l’histoire politique, l’histoire des vecteurs de transmission de la culture, l’étude des mentalités, les formes de la clandestinité. Dans des secteurs plus étroits : les musicologues, les historiens de la littérature qui ont longtemps ignoré ces formes d’expression spontanées, en marge des courants artistiques traditionnels. En un mot ce projet fait appel à des spécialistes de plusieurs disciplines (histoire des genres littéraires, du roman et de la satire, du livre et de la censure, de la société et des institutions). Les résultats de notre projet constitueront une base de données accessible à tous publics ; les institutions de la Région Rhône-Alpes y auront un accès privilégié.



Établissements rhônalpins engagés :
— Université Lumière Lyon 2 (établissement porteur), ENS-LSH (établissement d’hébergement)
— INSA, Université Claude Bernard Lyon 1, Université Jean Moulin Lyon 3, Université de Savoie (Chambéry), Université Stendhal Grenoble 3, Université Pierre-Mendès France Grenoble 2, Université Jean Monnet Saint-Étienne

Le CNRS participe à travers ses chercheurs à temps plein et son rôle d’opérateur national auprès des unités de recherche ou de service dont il partage la tutelle avec les établissements précités, y compris l’Institut des Sciences de l’Homme.

Dans la seule limite de ses moyens, le cluster a naturellement vocation à faire bon accueil à toute proposition en rapport avec ses thématiques lorsqu’elle émane de collectivités territoriales, d’associations, d’institutions ou d’entreprises rhônalpines.