Cluster 13

Projet Corpus numériques

Valorisation et édition critique des manuscrits arabes subsahariens.

5 mars 2008
contact : Georges BOHAS

Tombouctou, la ville mystérieuse, fut il y a cinq siècles une capitale de la culture et du savoir avec sa célèbre université de Sankoré qui compta jusqu’à vingt cinq mille étudiants. Témoins de cette période de gloire il nous reste les manuscrits, un extraordinaire patrimoine écrit, presque inexploité, mais en danger.

L’Assemblée Régionale de Tombouctou (la Région de Tombouctou recouvre la partie saharienne du Mali et elle a une surface équivalente à celle de la France), dans le cadre de la coopération décentralisée avec le Conseil Régional de Rhône-Alpes, a chargé l’INSA de Lyon d’une étude consistant à élaborer une stratégie de numérisation-valorisation des manuscrits de la région ; le projet résultant de cette étude vient d’être validé (mars 2007) par l’Assemblée régionale de Tombouctou (ART) et par le Conseil Régional de Rhône-Alpes (qui va apporter une part des fonds nécessaires). L’INSA sera maître d’œuvre opérateur du projet et s’adjoindra un consortium d’entités universitaires et d’entreprises pour mener à bien le projet, lequel est intitulé : "Les manuscrits de la région de Tombouctou : numérisation et valorisation, développement d’une économie de la culture". Sur une période de 4 ans il est prévu de numériser 50 000 manuscrits et de les rendre accessibles à la communauté internationale pour que l’exploration et la valorisation de ce patrimoine puisse enfin se faire. On pense que la seule région de Tombouctou détient près de 200 000 manuscrits dont moins de 10% ont été catalogués et plus de 40% sont encore stockés dans des conditions plus que précaires, les mettant en grave danger.

Georges Bohas, Professeur à l’ENS-LSH de Lyon propose de mettre immédiatement en place une exploitation scientifique de ces manuscrits, centrée sur l’analyse des contenus. L’équipe de spécialistes de l’édition qu’il a réunie pourra bénéficier des facilités d’accès due à la numérisation et d’une batterie d’outils informatiques d’exploration et de moteurs de recherche non textuels conçus spécialement par l’UMR LIRIS à l’INSA de Lyon.

Parmi les nombreux thèmes abordés dans les manuscrits, l’équipe a choisi d’explorer principalement ceux qui relèvent des thèmes suivants :
-  la sociologie et l’histoire locale,
-  les manuscrits ajamis,
-  le domaine religieux.

Dans le domaine des sciences arabes deux familles de manuscrits ont été choisies :
-  celle portant sur les mathématiques, l’astronomie, la physique et la mécanique,
-  celle traitant de grammaire, de poétique et de littérature.

Le projet s’est donné comme objectif principal la production d’éditions critiques et d’ouvrages de recherche universitaire portant sur le contenu des manuscrits et sur la partie de l’Afrique d’où ils proviennent ; il prévoit la réalisation d’au moins 15 ouvrages qui seront édités dans la nouvelle collection : Manuscrits de Tombouctou, spécialement créée à Tombouctou. Il contribuera au catalogage et à l’émergence de nouveaux outils informatiques d’aide à l’exploration des manuscrits.

Enfin, le projet de valorisation et d’édition critique des manuscrits arabes subsahariens a aussi l’ambition d’apporter sa pierre à la renaissance d’une activité universitaire à Tombouctou (la Nouvelle Université de Sankoré) et au développement des études arabes et africanistes.



Établissements rhônalpins engagés :
— Université Lumière Lyon 2 (établissement porteur), ENS-LSH (établissement d’hébergement)
— INSA, Université Claude Bernard Lyon 1, Université Jean Moulin Lyon 3, Université de Savoie (Chambéry), Université Stendhal Grenoble 3, Université Pierre-Mendès France Grenoble 2, Université Jean Monnet Saint-Étienne

Le CNRS participe à travers ses chercheurs à temps plein et son rôle d’opérateur national auprès des unités de recherche ou de service dont il partage la tutelle avec les établissements précités, y compris l’Institut des Sciences de l’Homme.

Dans la seule limite de ses moyens, le cluster a naturellement vocation à faire bon accueil à toute proposition en rapport avec ses thématiques lorsqu’elle émane de collectivités territoriales, d’associations, d’institutions ou d’entreprises rhônalpines.