Cluster 13

Projet Création

Propriétés des créateurs et propriétés de leurs créations : sociologies implicites des œuvres et socialisations des écrivains.

4 mai 2007
contact : LAHIRE.Bernard

Les textes littéraires déployant toujours une sociologie implicite des formes de vie sociales, le sociologue peut faire l’étude des schèmes d’interprétation du social mis en œuvre par les écrivains dans leur écriture littéraire. Il s’agit alors d’analyser les cadres cognitifs et culturels présents « dans la tête » des écrivains et ayant guidé leur plume. Ce n’est pas le « réel historique » que l’on cherche à appréhender dans les œuvres littéraires, mais le sens du social, la connaissance du social que leurs auteurs mettent en œuvre pour écrire ce qu’ils écrivent. Le texte littéraire doit être alors mis en relation avec des données concernant les expériences socialisatrices à travers lesquelles l’écrivain a formé son sens du social.

Objectifs scientifiques :
- Combler une lacune des travaux sociologiques existants en sociologie de la littérature en analysant les formes de socialisation des créateurs (des plus générales aux plus spécifiques) qui les ont conduits à produire des œuvres singulières, aux formes et aux contenus particuliers.
- Proposer une tentative de dépassement des approches internes (esthétiques, formalistes...) et externes (sociologistes, historicistes...) en considérant les œuvres à la fois comme des condensés d’expériences esthétiques et extra-esthétiques et comme des points de vue esthétiques sur le monde, socialement situés.

Objectifs pratiques en termes d’innovations pédagogiques : En travaillant sur les sociologies implicites d’un certain nombre d’auteurs de littérature, nous visons aussi comme objectif pratique l’aide à la mise en œuvre de collaborations entre enseignement de la littérature et enseignement des sciences sociales dès le lycée. D’ores et déjà, nombre de professeurs de SES travaillent en lien avec leurs collègues de « français » pour aborder, à partir de textes littéraires, un certain nombre de questions sociologiques. Notre travail scientifique permettrait de fournir des outils conceptuels et méthodologiques de réflexion et des exemples diversifiés en vue de faciliter ces collaborations.

Participants au projet : Le projet réunira en séminaire mensuel des chercheurs belges, suisses (ce qui assure dès maintenant une portée internationale à la proposition) et français qui travaillent sur des auteurs (romanciers, dramaturges, poètes) des XIXème et XXème siècle dans la perspective décrite ci-dessus. Professeurs : 2 Maîtres de conférences : 4 Chercheurs : 2 PRAG : 1 Doctorants : 7

D’autre part, Ce projet est inscrit dans les perspectives scientifiques du GRS (Groupe de recherche sur la socialisation, UMR 5040 CNRS) pour 2007/2010. Il fait d’ores et déjà participer un grand nombre de doctorants du laboratoire.

Ambitions en termes de valorisation scientifique et technique. Tout d’abord notre proposition entend s’élargir au fur et à mesure de son travail et contribuer à fédérer les chercheurs (littéraires ou sociologues) qui travaillent sur les théories implicites des œuvres littéraires. Il débouchera sur la publication d’un premier ouvrage, dont l’un des rôles sera d’élargir la portée de notre travail en terme de réseau scientifique. Le projet, qui engage des spécialistes de la littérature et des chercheurs en sociologie, a aussi pour objectif de faire communiquer les professeurs de français et de sciences économiques et sociales au lycée. En effet, dans ses débouchés "pratiques" le projet viserait à donner des pistes de travail commun à des enseignants de français et de SES.



Établissements rhônalpins engagés :
— Université Lumière Lyon 2 (établissement porteur), ENS-LSH (établissement d’hébergement)
— INSA, Université Claude Bernard Lyon 1, Université Jean Moulin Lyon 3, Université de Savoie (Chambéry), Université Stendhal Grenoble 3, Université Pierre-Mendès France Grenoble 2, Université Jean Monnet Saint-Étienne

Le CNRS participe à travers ses chercheurs à temps plein et son rôle d’opérateur national auprès des unités de recherche ou de service dont il partage la tutelle avec les établissements précités, y compris l’Institut des Sciences de l’Homme.

Dans la seule limite de ses moyens, le cluster a naturellement vocation à faire bon accueil à toute proposition en rapport avec ses thématiques lorsqu’elle émane de collectivités territoriales, d’associations, d’institutions ou d’entreprises rhônalpines.